Après "C'est dur d'être aimé par des cons", documentaire réalisé également par Daniel Leconte sur le procès de Charlie Hebdo en 2007, assigné en justice par par la Mosquée
de Paris, la Ligue Islamique Mondiale et l'Union des Organisations Islamiques de France suite à la publication des caricatures de Mahomet danoises et sa "une" montrant un prophète pleurant, titrée "Mahomet dépassé par les intégristes - C'est dur d'être aimé par des cons", L'humour à mort, réalisé après les attentats à la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, est un bel hommage aux morts et aux vivants.
Les images des manifestations solidaires du 11 janvier, mais également les témoignages des rescapés - celui de Coco surtout, dessinatrice qui a dû guider aux djihadistes le chemin jusqu'à la salle de rédaction, kalachnikov dans le dos - en font un film frappant et émouvant, qui nous font revivre la stupeur, la colère et la peur, mais le rassemblement également.
Les retours sur le procès de 2007, les images et interviews d' "archive" des dessinateurs et journalistes tombés sous les balles et les témoignages d'intellectuels engagés comme Elisabeth Badinter permettent de reposer les termes du débat et ouvrent la voie à la réflexion : qui était Charlie Hebdo, pourquoi sont-ils devenus la cible des terroristes, qu'est-ce que cela dit de notre société.
La part réservée aux autres victimes des attentats (gardes du corps, policiers, collaborateurs divers, Juifs) est également remarquable.
Reste que tout cela donne un peu l'impression regrettable d'un film tourné à la vite, trop "à chaud" (mais c'est en même temps son but), et ne saurait se suffire à lui-même. Voir ou revoir "C'est dur d'être aimé par des cons" s'impose d'autant plus aujourd'hui.