Film pour enfants, L’Île de Nim aurait également pu être un petit divertissement sympathique pour les grands. Avec son casting de qualité, ses paysages paradisiaques, ses animaux amusants et un prétexte qui fonctionne sur le papier, on ne peut que se désoler devant un tel résultat. Conduit en dépit du bon sens, le scénario sert un récit initiatique lourdingue qui tue dans l’œuf son potentiel comique et son côté aventure. Les péripéties s’enchaînent en tournant clairement à vide, alternant, d’un côté, un Maman, j’ai raté l’avion du pauvre (avec les méchants promoteurs qui veulent investir l’île avec leurs clients) et, de l’autre, un A la poursuite du diamant vert du nécessiteux (pour le côté romancière qui part à l’aventure).
Tout cela est noyé dans une histoire qui mélange réalité et fiction de façon maladroite où les trois personnages principaux ne se rencontrent ou ne se retrouvent réellement qu’en toute fin de course. Dans cette attente, on suit les turpitudes de chacun sur un rythme mollasson alors que la constitution plus précoce de « couples » aurait donné un souffle nouveau à l’ensemble.
Réservé aux moins de dix ans, le résultat n’enchante pas. On peut apprécier quelques paysages, se consoler en admettant que l’ensemble n’est pas ennuyeux, mais on est quand même au fond du fond de l’océan. On peut admettre que Jodie Foster ait souhaité jouer dans un film pour un public familial mais on aurait préféré que son choix soit plus exigeant.