Auréolé d'un trio de stars bankables et doté d'un petit budget assez confortable, L'Île de Nim s'avère malheureusement être un sacré ratage. Pourtant, cette œuvre adaptée du roman éponyme de Wendy Orr s'annonçait comme un bon petit film d'aventures pour culottes courtes où une gamine débrouillarde et son biologiste de père vivent en autarcie sur une île paradisiaque. Mais lorsque ce dernier se retrouve perdu en mer, sa progéniture va devoir empêcher des vacanciers d'envahir son île. Entretemps, elle aura demandé l'aide de son héros favori dont le patronyme s'avère en fait être celui de la romancière qui conte ses aventures et qui va trouver le courage d'aider la gamine.
Dit comme ça, on a affaire à un mélange d'À la poursuite du diamant vert et du Lagon Bleu sauf qu'en réalité, le long-métrage réalisé par les auteurs de Little Manhattan ressemble plus à un DTV de luxe. Entre une direction d'acteurs inexistante, laissant Gerard Butler continuer de beugler et Jodie Foster cabotiner comme jamais, une direction artistique ringarde, une mise en scène de téléfilm friqué et des effets spéciaux mal utilisés, L'Île de Nim fait peine à voir. En l'état, le film est difficilement appréciable, tout du moins visuellement. Côté scénario, c'est hélas également la pagaille : outre les dialogues arriérés et les situations pour le moins grotesques, les incohérences restent légion.
L'enrobage aurait pu livrer une péripétie plus plausible pour les adultes, en travaillant par exemple la relation entre notre jeune héroïne intrépide et sa correspondante agoraphobe (qui ne durera que 24h avant que la romancière ne s'embarque dans une aventure express). Les évènements auraient pu être beaucoup mieux narrés, le danger bien plus prégnant, les émotions bien plus touchantes. Comme précipité, presque bâclé, téléphoné et sans aucun souffle épique, L'Île de Nim reste une sincère déception, une frustration même tant les idées dont le film regorge ne sont à aucun moment exploitées. Nos enfants méritaient mieux, Jodie Foster aussi.