Ode à Al Pacino (mission Thieuthefirst n°4)

Je n'aime pas Al Pacino. Je reconnais que c'est un bon acteur, mais plus je le vois plus il m'insupporte à traîner sa face de moule blasée dans tous les films de flics, de gangsters ou de mafias. Surtout qu'avec Le Parrain de Coppola, et Un après-midi de chien de Lumet, il a déjà tout dit. C'était parfait, pas la peine d'en rajouter. Mais il en rajoute, et régulièrement par-dessus le marché. Parfois avec de grands réalisateurs, pour enfiler un collier de films tous plus réussis techniquement les uns que les autres, mais tous plus chiants les uns que les autres. Scarface, Insomnia, Donnie Brasco, Heat, Cruising, Serpico, L'impasse, et j'en ai certainement loupé. Mourir d'ennui y prend tout son sens.

L'impasse m'a rappelé Serpico. Le héros semble un Atlas moderne, portant tout le poids du monde sur ses épaules, et ne pouvant se dépêtrer de son sens de l'honneur quitte à sacrifier sa relation avec sa radasse pleurnicharde. Alors il traine ses guêtres et son malheur dans les rues mal famées de la grosse pomme, à essayer d'esquiver les ennuis et à croiser des personnages semblant chacun tous plus vides et pitoyables. Dès le début ça part mal. Cette histoire avec son cousin tête à claques et sa voiture tape-à-l'oeil, ça sent l'embrouille. On se doute bien qu'il va se faire dérouiller. D'ailleurs, tout le long du film, on voit tout venir à un kilomètre, ce qui n'encourage pas à ne pas souhaiter que le héros se prenne une balle perdue pour qu'on en finisse au plus vite avec sa tronche antipathique. Un sentiment qui se renforce du fait de l'entrée en scène d'un personnage funky, et c'est le seul du film, David Kleinfeld. Avocat véreux, ambitieux, plus chargé que Keith Richards dans les seventies, et joué divinement par Sean Penn. L'élément perturbateur qui empêche le film de sombrer dans l'ennui absolu. A chacune de ses apparitions le film décolle, malheureusement on passe surtout notre temps à suivre Al Machinchose et son espoir désespéré. Je crois que les chiffres du chômage inspire plus de joie de vivre que lui.

Au final, la réalisation parfois remarquable de De Palma, Sean Penn, et la scène de poursuite sauvent le film ; mais ça ronronne et reste très oubliable. Je ne retiendrai sans doute qu'une chose : David Kleinfeld.

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le 8 avr. 2014

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Hunky-Dory

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