Via quelques échanges rapides avec @Before-Sunrise sur cette pellicule, cette dernière a une formulation lumineuse :
Il est juste brillamment réalisé.
Effectivement, c'est indéniable. La mise en scène est superbe.
La fameuse course poursuite finale est d'une maestria peu commune, il n'y a strictement rien qui ne soit pas parfait dans l'orchestration de cette chasse piétonne mille fois plus grisante que tous les carambolages du monde. Slow & Furious, voilà le secret.
Il est juste brillamment réalisé.
"Juste". Voilà le problème en fait. Brian De Palma prend exagérément son temps pour jouer aves ses caméras, ses plans, ses zooms arrières, ses travellings... Deux heures trente quand même, consacrées à une histoire sans aspérités, simple : les atermoiements d'un truand qui souhaite faire table rase du passé et repartir du bon pied. Point. Le scénario n'a rien de trépidant, la fin est éventée en introduction, les quelques rebondissements n'ont rien d'exaltants. De fait il n'y a pas d'intrigue en tant que tel, juste une succession de scènes où De Palma démontre toujours un peu plus sa maîtrise technique.
On passe forcément un bon moment devant Carlito's Way. Al Pacino est immense, débordant de charisme, magnétique, touchant ; Sean Penn n'est pas en reste en avocat dopé à la coke ; la courte apparition de Viggo Morgenstern fait plaisir... Rajoutez par dessus une BO entraînante, boogie groovy disco avec une touche de Santana, on a vite fait de se trémousser dans son fauteuil.
Au final, Carlito's Way m'a laissé avec une impression de réputation pas surfaite mais trompeuse. C'est classieux, brillant formellement. Il lui manque un peu de fond de sauce pour donner une saveur plus dense à l'ensemble.