J’avais conservé un bon souvenir de ce film. Avouez que l’affiche est aguicheuse : de Broca aux manettes, Audiard aux dialogues, les deux réunis au scénario et Belmondo en tête d’affiche. L’affaire est bien menée. Escroc et bonimenteur, Bébel accumule les excentricités, les déguisements et les mensonges. Il bondit, s’exclame et s’auto-parodie avec bonheur : « Enfin, Raoul ! Tu peux m'imaginer dans un dîner ! Chemise à jabot, pantalon à soutache, la taille prise au milieu des plantes vertes, les femmes s'esclaffant sous mes saillies, les hommes, eux-mêmes ! pris sous le charme. »
C’est exact, jadis, le charme fonctionna.
Mais, ce n’est plus le cas : Bébel court, danse et papillonne et je baille.
Que se passe-t-il ? Ai-je donc changé à ce point ?
Comme le temps passe…
Bébél court toujours. Sans moi.
À la réflexion, le film est bancal. Il manque à notre acteur bondissant un répondant. La délicieuse et oubliée Geneviève Bujold est transparente. Le bougon socratique Julien Guiomar n’est pas sans mérite, mais son rôle demeure secondaire. Bébel s’ennuie et nous avec.
Revu 2018