Les "mémoires" du célèbre commissaire Roger Borniche, publiées au cours des années 70 sous forme de nombreux volumes (chaque tome évoquant une enquête ou un truand en particulier), engendreront pas moins de 4 long-métrages de cinéma.
Après un premier trio d'adaptations ciné entre 1975 et 1977 ("Flic story", "Le gang", "René la canne"), il faut attendre 1983 pour voir la sortie de "L'indic", dernière transposition à l'écran des souvenirs du superflic français.
Clairement, pour ceux qui ne chérissent pas particulièrement cet univers, et qui n'auront pas le plaisir de retrouver les éléments du bouquin (et de l'histoire criminelle, puisqu'ils s'agit évidemment de faits réels), le film de Serge Leroy ne présente guère d'intérêt.
Polar français eighties très classique, dans le mauvais sens du terme, à la réalisation propre mais sans éclat, à la narration linéaire et prévisible, et à l'interprétation très inégale.
Si Bernard-Pierre Donnadieu impose son charisme lors de ses quelques apparitions dans la peau d'un gangster corse, les premiers rôles sont nettement plus laborieux.
Thierry Lhermitte tire encore son épingle du jeu, mais souffre d'un accoutrement de voyou gominé à la fois ringard et too much. Quant à Pascale Rocard, la jolie comédienne manque d'épaisseur pour s'imposer à l'écran, même si son rôle suggère une certaine discrétion, et si sa prestation s'améliore au fil des scènes.
Mais le pompon revient sans conteste à Daniel Auteuil, tout droit échappé des "Sous-doués", pas du tout crédible en flic de haut vol séducteur et ambigu : c'est bien simple, on a l'impression qu'il ne joue pas dans le même film que ses petits camarades.
Dernier point côté casting, on aurait aimé voir davantage Michel Beaune, toujours à son avantage dans les seconds rôles, mais cantonné ici à jouer les utilités.
En conclusion, si j'ai pour ma part suivi sans déplaisir ce petit polar sur fond de triangle amoureux, je n'irais certainement pas jusqu'à le recommander, tant je crains que "L'indic" ne captive plus personne aujourd'hui...