Habituellement spécialiste des effets spéciaux aquatiques, Ricou Browning réussit le pari de réaliser le film le plus inintéressant de - probablement - toute l'histoire du cinéma.
En tant qu'amateur de nanars, on se délecterait volontiers des dialogues creux ("-Ca va Tony ? -Oui" suivi de 2 min 47' de silence), du non-jeu des acteurs et de l'absence de scénario si le concept vendu n'était pas si prometteur. En effet, le deal était de suivre les aventures de Mr No-Legs, handicapé hargneux qui cache des fusils dans les accoudoirs de son fauteuil roulant.
Or Mr No-Legs n'apparaît que très peu à l'écran, même si c'est pour la meilleure scène du film, à savoir un coup de pied retourné... sans pieds. Non, finalement, le film, extrêmement confus, semble être une enquête sur un réseau de drogue. Passé la bagarre de freaks dans un tripot (featuring un nain, indispensable personnage à tout film de série Z), la chambre où la moquette entière est faite de plumes, l'habituel tomber de cartons dans les rues, et les chatoyants looks seventies, on se retrouve avec une interminable course-poursuite qui semble être un portfolio incohérent des capacités de Ricou Browning en matière de cascades, et qui, pour le spectateur, se révèle en effet infernale.