Ce film a une structure narrative centrée tour à tour sur le point de vue de ses personnages dans le but de nous rappeler que dans la réalité, notre point de vue sur un évènement est incomplet et que les choses peuvent sembler différentes de ce qu'elles sont. Bien souvent, nous nous empressons de remplir les vides par notre imaginaire qui se racroche à ce qu'il connait pour construire une histoire cohérente, mais pas forcément vraie.
Pour arriver à cet effet, le scénario est construit de façon plutôt ingénieuse autour de quelques interactions qui font tout basculer.
Beaucoup d'incompréhensions et de non-dits se démèlent petit à petit pour dévoiler une histoire au final simple et touchante.
Au-delà de celle-ci, le film veut nous montrer la froideur inhumaine des institutions pour qui le silence est d'or lorsqu'il protège la réputation, quelles qu'en soient les conséquences sur les individus lésés, ainsi que l'hystérie collective d'adultes dépassés autour de la parole des enfants souvent interprétée et automatiquement considérée comme vraie.
Ça fonctionne plutôt bien dans l'ensemble, bien que la fin se voulant assez libératrice me laisse un arrière goût de tire-larme dramatique un peu facile.