L’innocence est une fresque onirique. On y voit s’entrechoquer des personnages, et avec eux, leur monde.. le monde vu de leurs yeux.
Leur lien : un événement - le comportement étrange d’un enfant- autour duquel se déroule le récit. L’inquiétude d’une mère et l’instinct protecteur qu’engendre celle-ci. D’un petit événement, et de malentendus en malentendus, l’histoire s’emmêle jusqu’à prendre des proportions hors de contrôle. C’est l’effet boule de neige.
Cette histoire est servie par la construction du récit. Le récit prend le contre pieds des scénarios habituels :
Ce qui était le point de départ, devient le dénouement.
Ce qui était sujet (Minato), devient objet.
Pendant tout ce film, on cherche à se rapprocher de cet enfant. L’on ressent alors la détresse d’un parent qui perd le contrôle sur la vie de son enfant. Et le dénuement de personnages qui font face aux préjugés.
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L’innocence est un récit qui nous invite à travailler notre indulgence / notre confiance envers les autres.
C’est un film sinueux, presque labyrinthique… par des détours, des fausses piste, et … beaucoup de cul de sac, il nous mène à la sortie :
La fin du film.
La fin du film se vit comme une libération, car bien que film contemplatif emplit de pureté, il nous triture l’esprit, il nous perd. Dès qu’on avance de 2 pas, on en recule de 3.
Cela sert une critique de la société japonaise, une société de façade, où la vérité n’a pas sa place. Ce qui compte, c’est l’image que l’on renvoie, condamnant nos personnages à une implacable solitude. Chacun porte sa croix /ses douleurs.
… En silence… pour ne pas déranger « la paix » social.
Cependant,
l’équilibre de cette « paix » va être rompu par une force destructrice insoupçonnée:
La naïveté de deux enfants sui ne saisissent pas encore les codes du monde adulte.
Deux enfants, oui, mais deux enfants trop grands. Abîmés par les maux de leur entourage.
Et,
Par un secret.
Ici vous pouvez spoiler !