Voilà une production qui mérite une critique, à la fois pour celles et ceux qui ont compris le film que pour les autres. En effet une spécialité japonaise mondialement reconnue en matière d'Art est l'estampe, force est de constater que le cinéma n'est pas à la traîne.
Scénario puzzle
Le film commence doucement, plante le décor et présente les personnages de manière assez classique, banale même devrais-je écrire, d'une famille monoparentale et monoenfantine. Le scénario habituel du quotidien de la mère seule avec son garçon, l'absence du père qui pèse immédiatement sur le foyer et enfin l'école qui va être témoin d'une affaire entre un professeur et un élève. Les bords du puzzle sont faits.
Le moment propice
Alors que je pensais tomber dans un script des plus longs et douloureux, au juste moment, à la juste seconde, voilà que se mettent en place les pièces centrales du puzzle afin de commencer à entrevoir le reste de l'affaire : messages cachés, non-dits, incompréhension, amitié cachée, attirance refoulée certains disent, assez sommairement je pense, que le film traite de l'homosexualité car c'est encore tabou au Japon. Je ne partage pas ce raccourci. Le film est bien plus profond : il vient montrer les sentiments intimes qui peuvent animer deux garçons du même âge, qui se rapprochent ici avec un dénominateur commun, le manque d'amour du père, se cherchent dans leur pré-adolescence, partagés entre l'amitié et l'Amour qu'ils ne connaissent finalement pas encore. Ce sentiment finalement naturel que tous les êtres ressentent à cet âge et qui fait que les enfants sont naturellement attirés dans leur jeux quotidiens par les personnes du même sexe à de rares exceptions près.
Où est le drame ?
De drame finalement il n'y en aurait pas si l'histoire ne se déroulait pas à la veille de l'arrivée d'un typhon, qui vient finir de balayer à la fois les espoirs et les certitudes. La mort est présente dès le début du film, comme elle l'est dans nos vies dont elle fait partie, et voilà qu'il faut attendre le dénouement pour comprendre que le fil d'Ariane c'est elle, qui vient faucher, enlever à notre affection un père, un chat, deux jeunes esprits en plein questionnements et lesquels ne trouvent un début de réponse lorsque la fin de la voie ferrée est atteinte.
Un seul bémol : les quelques phrases volontairement masculinistes et à mon sens poussives n'étaient pas nécessaires à la compréhension du sujet.
Film à voir impérativement en version originale.