Family Business!
Je ne m’attendais pas à ce qu’un jour Louis Garrel, un des représentants les plus marqués, volontairement ou non, du cinéma bobo parisien intra-muros, en vienne à réaliser et à jouer l’un des rôles...
Par
le 23 oct. 2022
46 j'aime
9
"Un braquage familial hilarant" (Kombini) est écrit en haut de l'affiche et "vend" donc le film comme une comédie. J'y suis allé parce qu'il m'avait été conseillé, et parce que Tanguy Vieil est le coscénariste. À l'arrivée, j'ai assisté à un film particulièrement mal fichu, platement filmé et surtout pas spécialement drôle, le long début étant même franchement triste. Cette inaptitude à faire "comédie" interpelle. Toutes les scènes d'engueulades qui émaillent lourdement le film, réelles ou simulées, semblent être le vecteur par lequel le rire doit passer... Je les trouve pour ma part longues et sinistres, le film n'avance au final que par une suite de conflits, les autres scènes semblent décoratives. Le moteur du film est au fond le sentiment d'être mal-aimé d'un des personnages principaux. Toutes les actions du film sont conditionnées par cela. Et quand le personnage en question est aussi le réalisateur, le film fait montre d 'un égocentrisme réel qui avance masqué. "L'innocent" cherche à dissimuler cela par une intrigue poussive, et semble s'intéresser aux autres, alors que ce n'est que surface. Du coup, le jeu des acteurs sonne faux, mention spéciale cependant à un second rôle qui lui, est crédible. L'inévitable happy-end téléphoné depuis le début clôt le film en deux temps, un plan circulaire avec la chanson larmoyante de Craig Armstrong "Let's go out tonight" ( déjà utilisée dans The dancer de Frédéric Garson (2000), Laurence anyways de Xavier Dolan (2012) et Aloha de Cameron Crowe (2015)) puis le remake d'une des premières scènes. Chacun son métier et les vaches seront bien gardées.
Créée
le 20 oct. 2022
Critique lue 1.4K fois
16 j'aime
16 commentaires
D'autres avis sur L'Innocent
Je ne m’attendais pas à ce qu’un jour Louis Garrel, un des représentants les plus marqués, volontairement ou non, du cinéma bobo parisien intra-muros, en vienne à réaliser et à jouer l’un des rôles...
Par
le 23 oct. 2022
46 j'aime
9
Il est finalement assez révélateur que la première scène du film soit un faux-semblant. La violence toute relative de la première phrase prononcée par Rochedy Zem semble bien trop grave ou trop...
Par
le 15 oct. 2022
38 j'aime
9
L'Innocent a été coécrit par Louis Garrel et l'excellent romancier Tanguy Viel dont les amateurs connaissent la précision jubilatoire des livres sous forme de thrillers dont la noirceur se teinte des...
le 28 mai 2022
35 j'aime
3
Du même critique
La montée en puissance de Ryūsuke Hamaguchi ne cesse de s'amplifier ; « Passion » était encore joliment timide, « Senses » avait à mon goût un côté trop...
Par
le 31 août 2021
10 j'aime
23
"Tàr" est la collusion ratée entre la volonté de confronter un vieux monde (une certaine notion de la musique classique) avec l’actuel, biberonné au wokisme. Cela donne, par exemple : "Je ne joue pas...
Par
le 16 nov. 2022
8 j'aime
24
Eo est un joyau, un geste cinématographique sidérant, tant sont concentrés, dans un montage serré, des plans forts en à peine une heure vingt. Jerzy Skolimovski dit à la fin du film qu’il l’a fait...
Par
le 29 nov. 2022
6 j'aime
18