Durant la guerre, pendant le conflit entre les américains et les japonais, un sous-marin des premiers va être coulé par un navire nippon, Akikaze. Le commandant et une partie de son équipage vont s'en sortir, mais celui-ci veut sa revanche en prenant possession d'un autre sous-marin, le Nerka, au nez et à barbe de l'officier à qui il devait être destiné. La guerre va se faire donc sur la mer, mais aussi entre les deux hommes.
Il faut noter que le film est (co)produit par Burt Lancaster, lequel joue le rôle de l'officier déchu, mais il laisse le beau rôle à Clark Gable, lequel joue un homme plus complexe qu'il n'y parait. A fois respectueux de son coéquipier, avide de vengeance face aux japonais, mais qui est uni avec ses hommes comme un seul. Avec de formidables scènes de sous-marins, qui sont bien souvent des maquettes, mais aussi l'utilisation judicieuse de stock-shots. Le film a reçu la participation de l'armée américaine et cela se voit dans la véracité des faits, des gestes, cela donne beaucoup de crédibilité.
D'ailleurs, c'est assez court, moins de 90 minutes, mais Robert Wise filme ça avec efficacité, très peu de scènes sur terre, on ressent une tension à chaque instant, jusqu'à un moment où on retient son souffle entre les deux sous-marins qui ont coupé les moteurs, chacun attendant que l'autre redémarre pour savoir où il est situé, au risque de lancer une torpille.
Même si ça sonne clairement patriotique, notamment le carton final, et que les acteurs sont tous trop âgés pour leurs rôles, L'odyssée du sous-marin Nerka est une excellente surprise, tendue comme il faut, qui ne coule pas, et on sent un réalisateur qui sait tirer parti d'un décor limité pour créer quelque chose de spectaculaire et intime à la fois.