Jean-Jacques Annaud voulait réaliser un film familial, c’est ainsi qu’il a tourné L’ours. Le succès a été au rendez-vous et il a été mérité.
Ce film est tout simplement spectaculaire car les acteurs principaux ne sont pas des êtres humains mais des ours. Ce n’est pas la bête la plus spécialement rassurante qui soit … Bravo à tous ceux qui ont participé au tournage et spécialement à l’équipe des dresseurs et aux acteurs qui les ont approchés de près. D’ailleurs Jean-Jacques Annaud lui-même raconte avoir failli perdre la vie sur le tournage, lorsque Bart qui fait 2m80 l’a violemment frappé et étendu à terre. Il s’en est sorti en simulant la mort !
A signaler que Bart, l’ours adulte du film, est une vedette de cinéma. Il a tourné dans de nombreux films dont White Fang (1991), Legends of the Fall (1994), The Edge (1997).
On imagine la difficulté pour réaliser ce film et pour obtenir un comportement précis des animaux. Il a fallu 4 ans aux dresseurs pour les préparer à jouer. 11 dresseurs sont signalés au génériques pour les seuls oursons (Youk l’ourson principal et ses doublures). A cela s’ajoutent les dresseurs des ours adultes, du puma, des chiens, des chevaux, des grenouilles, etc. Le générique nous rassure : « Aucun animal n’a été maltraité ni blessé pendant le tournage. Certaines scènes ont été simulées ». Mais quelle prouesse pour réussir à simuler les scènes d’attaques entre bêtes sans qu’aucune d’elle ne soit blessée !
Et quelle prouesse également que de leur faire jouer certaines scènes comme celles du torrent, en particulier la 2e ou Youk descend le courant perché sur un bout de bois, ou encore faire simuler à Bart la blessure lorsque les chasseurs lui ont tiré dessus en l’amenant à boiter. Une passionnante vidéo du making-off trouvable sur youtube permet de mesurer le travail qu’il y a derrière, en nous montrant comment les dresseurs ont travaillé avec les animaux, allant jusqu’à leur indiquer quelles positions prendre mais aussi quelles mimiques faire : https://www.youtube.com/watch?v=TdWnbgDeUos
L’Ours comporte des scènes d’actions, de combat mais aussi d’humour. Youk est impayable lorsqu’il mime Bart qui abat des arbres pour séduire une belle, sans comprendre le sens du comportement ou bien quand il croit faire fuir le puma par ses rugissements alors que c’est Bart qui vient d’apparaître derrière lui !
Plusieurs plans sont magnifiques, tel celui où l’on voit les chasseurs au bas et au premier-plan la tête de Bart les surplombant en altitude tandis qu’il grogne avec hargne contre ses poursuivants.
Le dénouement de l’histoire est touchant, comme tout film familial qui se respecte. Et la phrase finale du générique vient poser un sceau sur cette très belle histoire : « Il y a un plaisir plus grand que celui de tuer, celui de laisser la vie ». James-Oliver Curwood.