Fin du 19e Siècle,dans les montagnes de la région canadienne de Colombie britannique,une maman ourse meurt accidentellement,laissant seul et livré à lui-même son ourson.Le petit est recueilli par un énorme grizzly,mais celui-ci est traqué par une bande de chasseurs bien décidés à vendre la peau de l'ours après l'avoir tué.On sait que Jean-Jacques Annaud est le réalisateur des défis insensés,et "L'ours" est un des fleurons de sa filmographie,à l'instar de "La guerre du feu" ou "Deux frères".Pari incroyable donc que d'aller shooter en décors naturels des bêtes sauvages peu faciles à manipuler.Il s'est entouré d'une solide équipe pour y parvenir avec au scénario Gérard Brach qui adapte le roman "Le grizzly" du grand écrivain américain James Oliver Curwood,spécialisé dans les récits du Grand Nord et les histoires animalières,Claude Berri et sa société Renn Productions à la prod,Philippe Rousselot à la photo,Philippe Sarde à la musique,et surtout l'élite des dresseurs hexagonaux comprenant Jean-Philippe Varin pour les ours,Mario Luraschi pour les chevaux et Thierry Le Portier pour le puma.L'histoire est édifiante et pas forcément crédible.Quand on a vu des documentaires animaliers,on sait par exemple que les ours solitaires affamés ont plus tendance à bouffer la progéniture de leurs semblables qu'à la protéger,et il est peu courant chez les chasseurs professionnels d'épargner leurs proies,surtout quand elles sont gigantesques,comme c'est le cas ici.Il faut dire que le grizzly a aussi épargné un chasseur au préalable,ce qui est encore plus incroyable.Ceci dit,le film est de qualité,bénéficiant de magnifiques décors montagnards,d'une belle image et d'une formidable réalisation d'un Annaud qui va chercher la nature au plus près et shoote magistralement les évolutions des animaux et des hommes aux prises avec la sauvagerie générale de l'écosystème.Et puis l'oeuvre doit énormément à Varin et à ses ursidés qui se révèlent être des acteurs hors-pair.On se demande vraiment comment le mec a pu contrôler les bestioles et en tirer d'aussi hallucinantes performances,qu'il s'agisse du phénoménal Bart ou du craquant Youk,dit La Douce.On prendrait volontiers cet ourson attachant et drôlatique à la maison,à condition bien sûr qu'il ne grandisse pas.Dans ce contexte,les trois comédiens présents passent au second plan,bien que Tchéky Karyo signe une jolie performance en chasseur moins carnassier qu'il n'en a l'air,et que les ours convertiront,sinon au végétarisme,du moins à la mansuétude.