Sorti en 1956, il s'agit du troisième film de Stanley KUBRICK, mais du premier pour lequel il ait bénéficié d'un réel budget.
Film noir devenu un classique, "L'ultime razzia" nous narre les préparatifs d'un audacieux braquage de champ de course, par une équipe d'une dizaine d'hommes, fomenté par un certain Johnny Clay, tout juste sorti de prison.
En tant que cerveau du projet, il a tout minuté et le plan se doit d'être exécuté par tous les protagonistes à la minute près. Hors si toutes les pièces du puzzle semblent en théorie parfaitement s'imbriquer pour garantir le succès du projet, dans la réalité, un premier imprévu, sous la forme de la femme avide d'argent et prête à tout d'un des complices, mais d'autres viendront au fur et à mesure risquer de mettre à mal ce casse.
Les amateurs de films noir, des années 50 en particulier, mais pas que, seront séduits par les dialogues savoureux et truculents, du Audiard à l'américaine, et par les gueules des acteurs.
Là où réside cependant le plus important au sujet de ce film, n'est pas tant dans l'histoire ici développée, mais dans sa façon de la raconter. Raconter comme le fait ici Stanley KUBRICK, de façon non linéaire, mais sous forme de flash-backs, a été lors de la sortie de ce film une révolution, et le risque de perdre ses spectateurs en choisissant ce mode de narration alors inédit au cinéma était grand. Il faut le culot d'un génie ou d'un inconscient pour oser un tel pari dès son premier film important. Aujourd'hui ce procédé est devenu habituel et ne surprend que rarement, mais à l'époque ce choix et une mise en scène, qui laisse entrevoir tout le potentiel d'un futur géant a sûrement contribué à ce que Kirk Douglas contacte Kubrick pour ce qui sera le prochain film du réalisateur.
De nombreux réalisateurs de films noirs ont été inspiré par ce film, Henri Verneuil le cite dans son dernier plan iconique de son "Mélodie en sous-sol" qui sortira 7 ans plus tard, et Quentin Tarantino en dira qu'il a été sa principale inspiration pour son "Reservoir dog".
Si jusqu'ici quelques documentaires et deux longs métrages auto-produits avait marqué la naissance d'un technicien, "l'ultime razzia" marque la naissance d'un cinéaste.