Moi aussi, j'emmerde le monde !
Adapté du roman éponyme par son auteur, La 25ème heure nous propose d'errer dans les rues de New-York avec un homme, son chien et ses amis.
Quoi de passionnant là dedans ?
La force d'un destin ! S'appeler Monty en hommage au héros d'"Une place au soleil", ce merveilleux comédien disparu trop tôt engage votre vie d'une manière différente que lorsqu'on s'appelle John.
Edouard Norton cherche à passer du temps avec ses proches avant de se voir retirer pour un long moment sa liberté. Il habite ce film intense et dramatique;
Trafiquant de drogue, il a été arrêté et vit ses dernières heures de vie hors de la prison à laquelle il a été condamné.
Spike Lee films merveilleusement New-York, Edouard Norton est formidable en condamné qui se pose des questions existentielles.
Qui est coupable ? Responsable ?
Le système qui encourage le chômage pour asservir la population ?
Les politiques qui ferment les yeux sur les malversations des grands pour faire payer les petits ?
Tout ça à la fois ?
A qui un être humain peut-il se fier ?
Connait-on vraiment les personnes qui nous sont proches ?
Le regard de ses amis, de ses proches va être décortiqué. Le désarroi de sa compagne, la culpabilité du père, le mépris des amis qui, eux ont réussi, et sont dans le droit chemin. Le doute qui s'installe en lui : est-ce elle qui m'a vendu ? Pourquoi ?
Philip Seymour Hoffman en professeur de Lettres, ami d'enfance de Monty, est une fois de plus formidable, même s'il n'a qu'un second rôle. Un personnage en retrait, introverti.
Une habitude chez lui... Pendant longtemps, il aura marqué le cinéma par ses seconds rôles habités et indispensables. Jusqu'à faire de l'ombre à DeNiro.
Un film envoûtant avec des outrances et caricatures propres à Spike Lee mais qui mérite vraiment le détour.
La partition accompagne magistralement le film et la balade.
FUCK YOU ALL !