Film de retrouvailles - avec un Spike Lee généreux et tranchant comme à ses débuts, avec un Edward Norton enfin rigoureux dans un rôle qui le mérite, et sans doute surtout avec un New York encore profondément meurtri dans sa chair et son âme -, "La 25ème heure" semble éviter tous les pièges du cinéma américain habituel - culpabilité et rédemption scorsesiennes comprises - pour ne traiter qu'un seul sujet, le chagrin, l'infinie tristesse devant des vies gâchées. Même la fin en pointillés, refusant tout à la fois réconciliation et châtiment, a le courage de ne pas s'abandonner à l'élégie attendue, voire désirée par le spectateur. [Critique écrite en 2004]