En marge de Diên Biên Phu, qui vient de tomber, la 317ème section du lieutenant Torrens (Jacques Perrin) et de l'adjudant Willsdorf (Bruno Cremer) reçoit l'ordre de se replier. La fuite, au coeur de la jungle, sous la menace de l'ennemi, est périlleuse.
Pierre Schoendoerffer, à travers le cas anecdotique de la 317ème section, réalise un brillant film de guerre, non pas porté par des thèmes généraux sur la guerre mais par la spécificité des combats en Indochine. Humble, le film s'attache à l'authenticité, complètement éloigné d'une quelconque intention romanesque. De fait, la jungle cambodgienne et les escarmouches qui réduisent progressivement la section en peau de chagrin, sont les éléments très réalistes qui déterminent, sans surenchère spectaculaire, un drame militaire autant qu'humain captivant.
Evitant, au contraire de la plupart des films de guerre américains, les considérations conventionnelles au coeur de la bataille, le réalisateur s'en remet à des personnages sobres, à des mots justes. En témoigne la relation intéressante entre le jeune officier Torrens et son subordonné expérimenté Willsdorf qui, ailleurs, aurait probablement donné lieu à quantité de clichés. Jacques Perrin et Bruno Cremer sont remarquables à cet égard.
La rigueur de la mise en scène et du scénario est exemplaire et, dans le décor tout à la fois somptueux et hostile du Cambodge, il n'est pas jusqu'aux bruits des armes et de la faune qui ne soient réalistes