1942.Le sergent-chef Chaudard,démobilisé,a rejoint sa femme et sa quincaillerie située en zone occupée.Il est toujours le même imbécile heureux et vit sa vie tranquillou sans même se rendre compte que son épouse et son beau-frère sont membres de la résistance locale et cachent un des chefs de ladite résistance dans sa cave.Lorsque ses deux compagnons d'armes,Tassin et Pithivier,des débiles de compétition,viennent lui rendre visite,la situation va rapidement dégénérer et les trois abrutis vont vite retrouver leur statut de héros malgré eux.Ce troisième et ultime épisode de la saga "7e Compagnie" eut nettement moins de succès que les précédents,ce qui enterra la franchise et signa la fin de la carrière de réalisateur de Robert Lamoureux.Il est pourtant très drôle et,s'il est moins bon que le premier,il est contrairement à sa piètre réputation meilleur que le second.En effet,Lamoureux et son coscénariste et dialoguiste Jean-Marie Poiré ne se contentent pas ici de la pâle resucée qu'était "On a retrouvé" et tentent autre chose en changeant totalement le contexte.Finie la débâcle de juin 40,le trio infernal a quitté l'uniforme et peut goûter à la quiétude de la vie civile en cultivant son inconscience et son indifférence au conflit toujours en cours.Les gars se vantent de leurs exploits passés en les exagérant largement,témoignage de l'esprit acide de Lamoureux et de sa connaissance de la psyché humaine,tout en se foutant de ce qui se passe autour et en ignorant superbement allemands,miliciens et résistants.Ils préfèrent festoyer en profitant du marché noir et rigoler entre eux sans se soucier de l'occupation.Hélas pour eux,leur karma les poursuit et leur incommensurable stupidité couplée à leur chance insolente va en faire les nouvelles stars de la Résistance.Les scènes sont plus variées et plus inventives que dans l'opus précédent et on se marre à voir ces idiots rater tout ce qu'ils entreprennent avant que leurs échecs ne tournent systématiquement à leur avantage dans un effet de double détente des plus efficace.Chasse nocturne qui tourne mal,déguisement en aviateurs anglais avec accents ridicules qui ne trompent personne,attaque ratée de la Kommandantur,balade en bateau au milieu d'une zone minée,les aventures insensées se suivent joyeusement et closent en beauté une trilogie comique qui aura marqué les années 70.Pierre Mondy,Jean Lefebvre et Henri Guybet font brillamment leurs adieux à ces rôles emblématiques de leur filmographie,entourés d'une pléiade de comparses de haut niveau comprenant Gérard Jugnot en beau-frère sans-gêne et méprisant,Jean Carmet en passeur d'hommes extrêmement méfiant,André Pousse en chef de la milice glacial,Gérard Hérold,déjà partenaire de Mondy deux ans auparavant dans "Le téléphone rose", en résistant play-boy,et Jean-François Dérec en milicien pas futé.Seule Patricia Karim,actrice sans relief,déçoit en épouse de Chaudard.Notes et critiques de films de Robert Lamoureux publiées précédemment:voir critique "Mais où est donc passée la 7ème compagnie?".Nouvelle moyenne:6.