Le choc lorsque je l'ai vu : les lumières et les filtres, la musique doucereuse et désormais culte de Stelvio Cipriani, les travellings inquiétants, les meurtres d'un nihilisme et d'une originalité rarement atteinte.
A ces formes irréprochables, le fond est tout aussi important. Bava et son scénariste Saccheti fustigent le développement incontrôlé de l'immobilier, ces architectes véreux prêts à tout pour un nouveau contrat. Le conservatisme de la propriétaire pas parfaite, la violence de son bâtard, l'hédonisme de son mari, sont aussi des symboles de la société italienne de l'époque qui ne semble malheureusement guère s'être améliorée. A cela il faut ajouter les figures de l'innocence, les voisins marginaux, les jeunes cons, qui seront des victimes collatérales du jeu de massacre.
Et tant pis si le passage avec les jeunes cons est interminable, sans aucun doute pour meubler vu l'intensité du reste, et si c'est la potelée qui va se baigner toute nue, et que ces scènes seront plagiées et devenues symboles du Z slasher. Moi, j'ai découvert un Maestro.