http://www.youtube.com/watch?v=lY5i4-rWh44
Un film français qui sonne comme un film japonais !
Car oui, Trần Anh Hùng est un réalisateur français d'origine vietnamienne.
En adaptant le best seller du japonais Haruki Murakami, il ne choisit pas la facilité. Les personnages sont torturés, et évoluent entre névrose et obsession érotique.
Nous sommes dans le Japon des années 60, époque où les révoltes des étudiants battent leur plein.
Trois amis, Naoko, jeune fille charmante mais instable, Kizuki, son amoureux et Watanabe l'ami du couple.
Le suicide de Kizuki va non seulement séparer Naoko et Watanabe mais révéler des fêlures destructrices chez la jeune fille.
A priori, on peut craindre le pire : des images léchées, des acteurs trop beaux pour être honnêtes, une histoire d'amour sans relief. Certes, la mort rôde mais cette tension peut s'avérer factice et ne rien apporter.
L'érotisme franc de Tran Ahn Hung, les sentiments enfiévrés que vit Watanabe, son implication dans la vie de Naoko, ne peut pas laisser le spectateur de marbre.
La ville, les paysages, la nature sont magnifiés par la caméra du réalisateur. Trop, diront certains blasés qui ne savent pas se laisser à la contemplation offerte à leurs yeux qui n'arrivent pas à s'ébahir.
Dans cet univers de mort et de névrose, la lumière frappe à la porte de la vie de Waranabe en la personne de Midori, jeune fille charmante et amoureuse mais qu'il n'arrive pas à aimer par peur de trahir Naoko.
Eros et Thantos, la vie et la mort, la jouissance et la douleur. Le combat entre toutes ses forces est au coeur de cette histoire.
Si la mise en image est somptueuse, ne vous privez pas de jeter un oeil à l'oeuvre originale. Les mots de Murakami valent eux aussi le détour.