Pour ceux qui seraient surpris de mon titre, c'est celui de "la marseillaise" du légionnaire, hymne de ralliement de ces militaires. Et pour ceux qui ne connaîtraient par l'armée, universelle, la légion étrangère faisait fi du passé de ses recrues, de leur nationalité ou autres. Une nouvelle vie sans tâche et sans casier judiciaire s'ouvrait à elles...Le tout était d'être endurant, discipliné jusqu'à l'aveuglement, guerrier et volontaire. Ici, le film se déroule dans la légion espagnole....
Ce récit de 1935 que j'ai visionné a subi une restauration admirable ! Il faut néanmoins le regarder avec une transposition dans le passé, avec"un oeil de 1935" et être bon public : les rides du temps ont fait leur effet et pas seulement sur la pellicule !
On semble taire aussi le fait que Duvivier, dont je ne suis pas un inconditionnel, ait dédié ce film au dictateur espagnol Franco, pour lequel le réalisateur ne cachait pas son admiration, au regard de sa culture... Passons... Le thème de cette histoire est vite résumé, et le scénario n'est guère un modèle du genre... Mais après tout, dans certains de nos films récents non plus...
Priorité donc à l'action avec même un aéroplane ! Du grand spectacle (pour l'époque !), même en noir et blanc, et avec des décors à pleurer, aujourd'hui... Le clou du film est sans conteste le jeu de ses acteurs : Gabin d'une part dont la cote de popularité ne va cesser de grimper, et Annabella, star montante de l'époque (montante dans l'intérêt des spectateurs, non de la profession qu'elle exerce dans cette histoire !)
On voit certains d'eux presque déclamer comme on le faisait encore au théâtre d'alors ! La mutation de la scène vers la caméra n'est pas encore un jeu acquis pour certains anciens comédiens !
A noter aussi la présence avant sa déchéance Robert Le Vigan qui joue le rôle d'un mouchard et d'un méchant. Un rôle qu'il exercera vraiment dans la réalité durant la seconde guerre mondiale où il collaborera ouvertement avec l'ennemi. faisant notamment pour elle de la délation...A la libération de la France, il sera condamné à 10 ans de travaux forcés et à la dégradation nationale. Il ne trouvera plus d'emploi et s'exilera en Espagne, puis en Argentine où il mourra dans le plus grand dénuement à 72 ans en 1972, oublié de tous....Combien se souviennent de lui de nos jours ?
Ce film a été diffusé la veille du début de l'an 2018 par la chaîne "Histoire". Bien vu : ce film est un morceau d'anthologie du cinéma !