Le Shin populaire ne veut pas se faire une Sen mais plutôt Maya la belle.
Après un départ un peu décevant avec La Jeunesse de la Bête, je me plonge enfin vraiment dans le bain Suzuki avec la complicité de Paulo et de la Prune et poussé de toutes leurs forces par Gizmo, Scritch et l'ami Drélium...
La Barrière de chair raconte l'histoire de Maya qui tente de survivre dans le Japon occupé d'après-guerre. Elle rejoint une sympathique communauté de vigoureuses amazones qui ont décidé de se suffire à elles mêmes pour le commerce de leur corps. Pas de mac, pas de bordel, juste une jolie baraque en ruine pour se loger, chanter, boire et manger. Une seule règle : ne jamais coucher gratuitement !
Chaque prostituée a son code couleur, la meneuse, Sen, est en rouge, Maya en vert, il y a encore une jaune charnue, une violette plus frêle et une bleue plus tradi un peu à part...
Shin, un vétéran brutal et débrouillard s'installe un jour avec elles, et si on vous dit qu'il s'agit de hamster jovial, l'acteur fétiche de Suzuki, vous savez que ça ne va pas rester propre très longtemps... (A noter, au tout début, une des scènes les plus surréalistes que j'ai pu voir : l'homme hamster qui sifflote !).
Le film est plutôt très beau, avec des superbes couleurs, des décors parfaits, une mise en scène presque élégante, malgré deux ou trois tentatives mineures pour faire dans le farfelu... L'ensemble baigne dans la misère d'une ville dévastée, leur mini-monde de parias sent la bouffe, l'alcool et surtout la sueur, une sueur permanente qui envahit l'écran et devient presque palpable.
Ca pourrait être très crade, en plus il y a un peu de flagellation et tout, mais en fait, c'est tout sauf glauque, la bande son est épatante, l'ensemble reste très chouette, et je me suis même pris à envier ce bon hamster jovial qui campe joyeusement dans une maison abandonnée, entouré de femmes sous le charme et mangeant à s'en faire exploser la panse.
Après, je me lâche un peu, c'est sans doute plus proche d'un 7,5, et je me réserve de recentrer la note après en avoir vu d'autres... Parce que tout de même, le Suzuki m'apparaît dorénavant comme un petit-maître beaucoup plus qu'acceptable, et il m'a donné grand faim.