Décembre 1944. Une contre-offensive allemande se prépare dans les Ardennes belges pour prendre le gros des forces des Alliés par surprise et reprendre le port d'Anvers.
Un film de guerre qui aurait pu être potable s'il n'avait pas été nommé "La Bataille des Ardennes" mais plutôt "La seconde Guerre de Sécession", ce ne sont que des chars américains qui se tirent dessus entre eux. Pour l'humble modéliste amateur que je fus un temps, c'est un magnifique camouflet.
La vraie bataille a duré un mois et demi (ici trois jours, à tout casser), tous les protagonistes sont fictifs (allez savoir pourquoi, sans doute cette bataille était-elle trop controversée -du fait du massacre de Baugnez/Malmedy entre autres- pour être traitée telle quelle à peine 20 ans après les faits, ceci dit au vu du résultat ... c'est mieux comme ça), des chars Patton américains des années 60 sont utilisés pour figurer des chars allemands Königstiger et Panther alors qu'ils ne leurs ressemblent absolument pas (il en restait très peu en état certes, mais là ils ont juste cherché la facilité grossière, merci les prêts généreux -mais sans doute pas désintéressés- de l'US army ou de l'OTAN), des chars Chaffee il y en a bien eu quelques-uns sur place mais ici on les nomme ... Sherman, des événements sont occultés pendant que d'autres sont ridiculement dramatisés quand il ne sont pas carrément faussement retranscrits à l'écran (le dépôt de carburant à la fin, c'est juste une honte), il n'est fait aucune mention de l'aviation qui a permis aux alliés de remporter la bataille ni des paras américains assiégés à Bastogne, les derniers combats de chars ont lieu dans un désert espagnol (si si je vous jure) en lieu et place des Ardennes pentues et neigeuses (et la roulotte blindée, ça sort d'où cet engin?), Charles Bronson attend sa paye, Henry Fonda a l'air de se demander ce qu'il fait là, Telly Savalas fait office de comique lourd et maladroit de service (et ça lui réussit moins que le pervers sadique des Douze Salopards)...
Les seuls éléments qui méritent encore un peu de respect ce sont Robert Shaw (de loin le meilleur acteur du lot) et Hans Christian Blech (un vétéran habitué du genre). J'ai du mal à croire que le réalisateur ait travaillé sur Le Jour le plus long, il s'est juste vautré sur l'évocation de cette offensive autant sinon plus importante que le D-day car elle a accéléré la défaite allemande. On aurait dû demander à Zanuck de le produire, quitte à surfer sur la vague du Jour le plus long autant le faire de la bonne manière...
Mieux vaut voir l'épisode "Bastogne" de Band of Brothers.