Voilà un film sur la boxe qui ne creuse pas le sillon du spectaculaire, s'attachant au contraire sur les séquences d'entraînement, la répétition des gestes, portant bien son nom donc. Nous suivons une boxeuse atteinte de surdité, ce qui sera bien évidemment le sujet du film, mais loin des clichés. Le film n'évite pas, par ailleurs, des scènes didactiques montrant comment son handicap peut l'affecter dans la vie quotidienne, ou sur le ring, mais ce sont presque des encarts, sur lesquels on n'appuie pas.
La beauté du geste est un mélodrame de qualité, porté par une actrice principale magnétique, inspiré par une histoire vraie, sans misérabilisme, et pourtant suivant une ligne réaliste jusqu'à en rendre la fiction marginale.
Ces œuvres sont généralement à fuir, engluées qu'elles sont dans le didactisme, le besoin d'assener leur message. Mais ici, la répétition des gestes au quotidien dessine surtout l'obstination et la ténacité d'un personnage principal en quête de contact, plus que de reconnaissance, offrant un portrait subtil et contrasté du combat pour devenir comme tout le monde. Ainsi ce film finit-il par devenir l'antithèse du film de boxe, car ce n'est pas sur le ring, ni même pour lui, que se joue le réel combat.