Je redécouvre les comédies françaises des années 60 et j’y prends un grand plaisir. Celles des années 70 se teinteront souvent de critiques sociales (mai 68 était passé par là, il suffit de penser aux films de Jean Yanne ou Pierre Richard par exemple). Dans ce film réalisé et interprété par Robert Dhéry en 1961, sur une histoire et des dialogues de son ami Pierre Tchernia, rien d’autre que l’envie de s’amuser avec l’histoire de Marcel, ouvrier d’usine qui achète une superbe Oldsmobile pour un prix défiant toute concurrence. Si bas que la voiture en devient même suspecte ! C’est le début d’une aventure loufoque pour Marcel, sa femme (Colette Brosset bien sûr) et sa bande de copains du quartier (Christian Marin, Jacques Legras, Jacques Fabbri, Robert Rollis…), aventure qui va le mener au plus sommet de l’Etat. Dhéry s’en prend gentiment aux autorités (comme chez Yves Robert, les policiers et gendarmes sont tournés en ridicule) et à la bonne société bourgeoise de cette époque : voir la scène hilarante à l’ambassade où arrive Pierre Dac en uniforme. Une femme lui tend la main : « Colonel, vous ici ! ». Il lui baise la main et lui répond : « Ça par exemple ! Comment allez-vous cher Monsieur ? » J’adore ces situations surréalistes. L’affiche est 5 étoiles et on y retrouve sans surprise une grande partie de la bande des Branquignols fondée par Dhéry avec De Funès dans le double rôle de frères jumeaux, Serrault en clochard, Jean Richard en serrurier, Claude Piéplu, Jean Carmet en voleur ou encore Jean Lefebvre en chef comptable qui ne sait pas compter !!! Tout est de ce calibre et même quand ils ne font qu’une brève apparition, on se marre avec toute cette équipe. Il y avait une insouciance, une innocence dans ce cinéma qui font du bien, il donnait une vraie place aux catégories populaires, ce Paris populo appartient désormais au passé, à mille lieues de la Nouvelle Vague qui méprisait ce cinéma. Un cinéma oublié mais qui procure toujours autant de plaisir. A noter que la scène finale est tournée en couleurs.