Johny Wayne barbotant ses pieds dans l'océan pacifique, c'est sur cette scène pour le moins saugrenue que s'ouvre La Belle de San Francisco, film qui ne cessera de surprendre son spectateur lors du visionnage tant il navigue entre différents genres (western, comédie, polar urbain, comédie musicale et film catastrophe).
Tout commence à San Francisco en 1906 lorsqu'un jeune homme à peine sorti de la puberté et ayant encore tout à apprendre du monde et des femmes débarque en ville pour recouvrer une dette. On note que ce jeune héros naïf est campé par John Wayne qui pourtant avait déjà 40 ans à l'époque. C'est un curieux choix de casting qui doit sans doute s'expliquer par le fait que la Republic Pictures voulait faire jouer dans ce film au budget conséquent sa plus grande vedette. En tout cas, voir John Wayne en jeune premier est toujours amusant et participe à la sympathique étrangeté de ce film.
Très vite, notre (jeune) héros tombera amoureux d'une célèbre danseuse de cabaret qui, hélas pour lui, se révélera être la fiancée d'un homme d'affaires corrompu. On se doute que les deux hommes s'affronteront mais ici, ce ne sera pas vraiment avec des revolvers mais plutôt à coups de parties de cartes et de bons mots, Borden Chase au scénario oblige.
D'ailleurs, ce dernier aimant toujours insérer dans ses histoires de grands moments historiques, il n'hésite pas ici à intégrer le fameux tremblement de terre de San Francisco qui démolit la ville en 1906. Le tout est filmé sans grand génie par le réalisateur Joseph Kane (artisan fidèle de la Republic Pictures) qui a tout de même le mérite de mettre en valeur la beauté de Ann Dvorak, cette dernière excellant dans ses numéros de music hall.
Un beau spectacle !