Magnifique ? Vous trouvez ça "magnifique" visuellement ?
Même de ce point de vue, qui semble sauver le film chez certains, c'est discutable.
La technique s'essouffle promptement et ce, dès qu'elle est affectée d'une tâche dans la mise en scène.
Numériquement c'est classe, il y a de l'idée, mais cela ne suffit pas à rendre cette version "belle". Elle doit l'être aussi dans l'ensemble de ses plans, pour leur largeur comme pour leur profondeur.
Gans est un mec sympa.
Il témoigne d'une ambition sincère.
Il est plein de bonnes intentions.
Derrière la caméra je ne crois pas que ce soit la meilleure place qu'il puisse tenir. Il a la trempe d'un dirigeant qui balance l'entité d'un projet. Un producteur en somme.
Je suis de ceux qui disent qu'un film doit être vu en sachant un minimum à quoi s'attendre pour ne pas râler ensuite. On peut demander à être surpris. On peut l'espérer, en entendant seulement un nom ou en voyant des couleurs s'émancipaient dans un univers qu'on affectionne. Oui, on peut.
Par conséquent, je savais éperdument que «La Belle et la Bête» n'allait pas m'enchanter. Mais je ne voulais pas tomber dans les abysses de la critique gratuite et facile qui me fout souvent la gerbe.
De ce fait il faut se rendre à l'évidence, en dehors de quelques effets joyeusement gâtés, et la présence de Vincent Cassel qui m'aura fait succomber à l'appel de ce film, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent.
Mais voilà, Monsieur Gans me ferait presque de la peine. Il a la dalle le bonhomme et j'apprécie ce tempérament.
On peut lui reconnaître un truc pas banal : il permet de montrer un autre visage du cinéma français. Du moins, il accentue l'ouverture vers cette voie où on se sent loin des comédies insipides et des drames neuneus.
Un cinéma frenchie qui aurait presque des allures de résistance. Presque.