Aah Christophe Gans, ce cinéaste est un cas d'école. Grand cinéphile, homme passionnant, qui a théoriquement tout compris au cinéma et connait les attentes du public.
Malheureusement, entre la théorie et la pratique, il y a un fossé, que dis-je un canyon !
Après un Pacte des Loups pompeux et un Silent Hill sans âme, Gans a prouvé qu'en bon technicien du cinéma qu'il est, il ne sait malheureusement pas impliquer émotionnellement son spectateur. Et c'est pas avec sa version de la Belle et la Bête que ça va changer...
Alors à sa décharge, forcé de reconnaître que pour une production française, Gans sait montrer son budget à l'écran qui ressemble à s'y méprendre à un gros blockbuster hollywoodien. On ne peut donc pas lui reprocher son manque d'ambition et ses intentions plus que louables, qui semblent presque irréalistes dans notre beau pays.
Le film a ses qualités. Il n'est pas la bouillie visuelle que l'on craignait. La Bête est visuellement réussie. Les décors sont imposants et on a même droit à une scène finale avec des géants de pierre d'une redoutable efficacité à défaut d'y avoir vraiment sa place.
Le film souffre malheureusement de fautes de gout qui ne pardonnent pas. Entre un scénario en roue libre bourré d'incohérences qu'on ne cherche plus à comprendre, un surplus de personnages souvent inutiles, des dialogues aussi insipides que leurs acteurs mauvais comme des cochons, un humour d'une ringardise absolue, des créatures disneyennes sans intérêt, le film nous perd en nous proposant trop et rien à la fois.
Le film n'a de respectable que sa nationalité, parce qu'en tant que tel, ça vole vraiment pas haut...