Aussi incroyable que cela puisse paraître, je n'avais, à 27 ans, jamais vu « La Boum » ! C'est chose faite, même si j'en avais tellement entendu parler à travers certains aspects (la chanson, l'arrière grand-mère, le côté « Madeleine de Proust » pour les spectateurs de l'époque...) qu'il m'a paru parfois familier. Je serais malhonnête en écrivant que je n'ai pas souri à plusieurs reprises, certaines scènes s'avérant assez drôles, le savoir-faire de Danièle Thompson aux dialogues étant souvent évident, tandis que Sophie Marceau fait déjà preuve d'une grande fraîcheur, l'inénarrable Denise Grey s'en donnant à cœur joie dans un rôle encore dans toutes les mémoires. Mais mon gros coup de cœur, c'est Brigitte Fossey.
La toute jeune héroïne de « Jeux interdits » est devenue une superbe jeune femme et une actrice irrésistible, y étant ainsi pour beaucoup dans le relatif plaisir que j'ai pu prendre au film. Malgré tout, en plus d'un Claude Brasseur manquant singulièrement de fantaisie pour son rôle, il est peu dire que l'ensemble a quand même bien vieilli et apparaît aujourd'hui très désuet, naïf voire franchement gentillet, même si l'on évite au moins certaines caricatures et la morale à deux sous. Tout dépendra donc de la façon dont vous appréhendez cette « Boum » : soit d'un œil innocent, soit nettement plus sévère : heureusement, les toutes dernières secondes, parfaite évocation de la frivolité du sentiment amoureux chez les adolescents, nous laisse sur une note un peu moins mièvre que la partition générale de l'œuvre.