En tant que récit social et humaniste, La Brigade coche consciencieusement les cases idoines pendant une bonne heure D'accord, ce n'est pas du Ken Loach, loin de là mais il y a une histoire qui se tient et surtout un esprit positif et une vision, qui ne l'est pas moins, du "problème" des migrants, avec la volonté de Louis-Julien Petit de réaliser une œuvre optimiste, avec un peu de candeur, certes, mais sans démagogie aucune et avec une énergie rafraîchissante. Et puis, insensiblement, le film patine, ayant sans doute dit l'essentiel à partir de sa trame de départ. Vient alors, comme un désagréable cheveu sur la soupe, une satire ratée et hors sujet des émissions de télévision consacrées à la cuisine. Alors que le film avait justement trouvé son rythme de croisière, tout semble désormais précipité, au mépris de toute crédibilité. On comprend bien, in fine, qu'il y avait pour le cinéaste un message urgent à faire passer mais pourquoi ne pas l'avoir préparé en amont ? Dommage que ce final parte autant en vrille, une vraie faute de goût, mais cela ne remet pas en cause la prestation impeccable de Audrey Lamy et de ses camarades, amateurs ou professionnels, à l'exception peut-être d'un François Cluzet, bizarrement en porte-à-faux, et qui ne semble pas avoir trouvé sa place au "chœur" du dispositif.