Et c'est pour ça que ça désaltère...
"La cabane dans les bois", c'est un peu comme le Canada Dry : ça a la couleur d'un truc que tu connais, ça a le goût de ce truc, mais en fait c'est pas ça du tout.
J'hésitais d'ailleurs à m'y atteler de peur de tomber sur une énième déclinaison du slasher typique, avec toutes ses ficelles éculées depuis des décennies et qu'on nous ressort encore et toujours comme un mauvais discours politique.
Le début du film nous pond d'ailleurs tous les clichés du genre : cinq jeunes (le sportif, l'intello, la chaude du cul - qui vient de se teindre en blonde, évidemment, parce qu'il est bien connu que les brunes ne baisent pas aux States -, le défoncé et la vierge de service) partent passer un week-end dans une cabane perdue et donc totalement isolée en plein milieu des bois. D'où le titre - sont pas cons les américains. En chemin, ils rencontrent le vieux gars tout chelou à moitié taré qui tient une station-essence et qui leur fout la trouille...
Autant dire que jusque là, rien de nouveau sous le soleil. Sauf que...
Sauf que c'est par la suite qu'on se rend compte que les apparences sont très trompeuses, exactement comme quand tu rencontres IRL pour la première fois une nana croisée sur Internet. Mais là, c'est plutôt bon, et carrément original pour le coup ! La deuxième moitié du film est particulièrement prenante, CMB (oui, fallait que je le place à un moment donné, voilà qui est fait), et part dans une direction totalement imprévisible, et ça, c'est suffisamment rare pour être noté. Les acteurs sont plutôt bons eux aussi, ce qui n'enlève rien au plaisir, et le réalisateur s'amuse avec les codes du cinéma d'horreur ce qui devrait particulièrement plaire aux afficionados, dont je suis.
On n'évitera pas pour autant quelques clichés, mais l'ensemble s'avère plutôt réussi !
Joss Whedon, ou l'art de faire du neuf avec du vieux !