Une bande d'ados se prépare à passer un week-end dans une cabane en forêt. A leur insu, leurs moindres faits et gestes sont épiés et guidés par une équipe de chercheurs dans une base sous-terraine...
J'y allais méfiant, craignant un film de petit malin, mais finalement, comme Tucker and Dale vs Evil il y a quelques temps, c'est pas mal du tout.
Jouant volontairement sur les impondérables du film d'horreur à la Jason / Evil Dead (les personnages sont amenés malgré eux à se comporter comme des clichés ambulants), les geeks Drew Goddard et Joss Whedon amènent le genre à son point de non-retour, développant un discours meta sur le sous-texte sociologique et moral du slasher américain. C'est très dans l'air du temps, plutôt bien vu et assez bien foutu, le discours en question étant non pas explicite mais induit dans une intrigue parallèle traitée au premier degré qui tient la route (difficile d'en dire plus sans raconter de quoi il retourne exactement).
Si le film patine un peut dès qu'il reproduit les scènes obligatoires du film de cabane dans les bois, les scènes dans la base sous-terraine sont assez jouissives, le choix des acteurs Richard Jenkins et Bradley Whitford n'y étant pas pour rien. Et j'attendais une conclusion décevante, mais pas du tout : à la fois généreuse et maline, elle recèle une belle métaphore sur la mort programmée du slasher et son remplacement par d'autres formes de divertissement populaire, dont sont justement dépositaires les auteurs du film, à savoir le scénariste de Cloverfield et le réalisateur des Avengers.