La Chambre bleue par Vikler
Mathieu Amalric est, entre autres, une voix. Au sens premier du terme je veux dire, n’aller pas y chercher une quelconque tentative de ma part de faire de cet artiste que j’idolâtre, la voix de son époque, de sa génération ou pire du cinéma français.
Toujours est-il que j’aime beaucoup, entre autres, la voix de Mathieu Amalric. Et il s’avère qu’elle revêt, dans ce film, une importance particulière. Associée à celle de Stéphanie Cléau, dans un enchevêtrement de minuscules parcelles d’histoire et de compositions de plans suggestivement serrés, elle est comme un guide.
Adapté d’un roman de Simenon que je n’ai pas lu (d’ailleurs je n’ai jamais lu Simenon), La chambre bleue raconte une histoire assez banale. Un malaise latent opère tout de même d’entrée, d’une part car on ne sait pas en quoi consiste cet interrogatoire fil rouge, mais forcément aussi à cause des personnages. Peu à peu, insidieusement, il y a comme un charme vénéneux qui opère. Jusqu’au dénouement.
J’en suis sortie un peu un peu tourneboulée. Notons ici l’importance capitale des compositions de Grégoire Hetzel pour la bande originale. Et bien évidemment celle du trio d’acteurs Amalric/Cléau/Drucker.
24h plus tard, ma réflexion continue de tourner. Les personnages n’ont pas eu assez des 76, petites, minutes du film pour révéler leurs intrigues, alors il faut croire qu’ils poursuivent dans ma tête. Intéressant de constater comme mon sentiment n’est plus tout à fait le même que la veille. Hier je me suis concentrée sur l’engrenage passionnel, aujourd’hui je prends place parmi le jury de la cour.
J’y vois la patte d’un film multiple, entêtant, réussi.
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