1914, premières heures des combats. Jeune lieutenant du génie militaire, Adrien est frappé par un obus. Envoyé à l'hôpital, il devient une gueule cassée, et passera plusieurs années en convalescence, où il devra réapprendre à vivre en s'acceptant. Il sera aidé par sa nouvelle "famille" : un chirurgien paternaliste professionnel, une infirmière protectrice et attentionnée (touchants André Dussolier et Sabine Azéma), et ses camarades de chambrée, aussi marqués que lui.
François Dupeyron signe là un film dur, sur les blessures physiques et morales, le regard des autres, et l'ostracisation, le tout dans un contexte fort bien reconstitué de Première Guerre Mondiale, où la notion d'héroïsme n'a plus beaucoup de sens. On s'attache beaucoup au protagoniste interprété avec finesse par Éric Caravaca, qui découvrira brutalement l'étendue de ses blessures (certaines scènes ne sont pas sans évoquer "Johnny Got His Gun"), pour s'en remettre longuement. La réalisation est par ailleurs soignée, jouant de la photographie ambrée, et des plans de couloirs, allées, et autres espaces clos. Un drame difficile mais fort.