« The Pit and the Pendulum » est la deuxième « adaptation » d’Edgar Allan Poe par Roger Corman, dans un cycle qui comptera huit films (dont un en réalité tiré de Lovecraft). Adaptation entre guillemets, car le réalisateur s’inspirait très librement du célèbre auteur. Ici, il ne fait que reprendre une nouvelle de quelques pages, et construit toute une histoire inédite autour. Mais finalement peu importe, c’est le résultat à l’écran qui compte !
On suit donc un jeune Britannique, qui débarque en 1547 dans un sinistre château espagnol afin d’enquêter sur la mort de sa sœur. Au menu, des décors et costumes gothiques de très bel effet, que n’auraient clairement pas renié la Hammer (Corman prétend pourtant n’avoir pas vu de film de la Hammer avant de se lancer dans son cycle !). Des dialogues très littéraires, qui donnent du cachet. Plusieurs audaces de mise en scène, et, passée une introduction un brin lente, des séquences horrifiques très efficaces, appuyées par une BO inquiétante.
On retrouve également Barbara Steele, qui était à l’époque une icône féminine du cinéma d’horreur, suite au succès récent de « La Maschera del Demonio ». Mais c’est bien évidemment Vincent Price qui vampirise l’écran. L’acteur se livre pendant la majeure partie du film à un numéro irrésistible de veuf éploré, psychologiquement fragile. Pour se lâcher dans le tout dernier acte avec une prestation génialement sinistre.
A l’arrivée, “The Pit and the Pendulum” est donc un film d’horreur avec charme et caractère, situé dans le haut du panier du cycle Corman-Poe.