Il s’agit ici de l’adaptation libre de la nouvelle « le Puits et le Pendule ». On garde les mêmes décors que dans les autres adaptations de Poe par Corman et grosso-modo les mêmes typologies de personnages. Ce coup-ci on est au XVIème siècle en Espagne mais ça change pas grand-chose. Un type fortuné vit dans la tourmente depuis la mort soudaine de sa femme. Surtout, il est persuadé qu’elle a été enterrée vivante. Et il pense aussi qu’il est la réincarnation de l’esprit diabolique de son propre père inquisiteur. Oui, ça fait beaucoup pour un seul homme. Le frère de la défunte débarque au manoir pour en savoir plus sur la mort de celle-ci. Et là, des événements de plus en plus chelous se produisent. Ça met un certain temps à démarrer à vrai dire et l’installation des personnages est assez poussive, d’autant plus que la VF n’aide pas. Mais dès l’apparition de Vincent Price, les choses commencent pour de vrai. Il emplit magnifiquement l’écran de toute sa tristesse maladive et de son regard apeuré. L’intrigue est un petit bijou de polar fantastique, multipliant les fausses pistes et les suspects avec délectation. Les flash-back, histoires dans l’histoire se racontent tout en style et en couleur, bluffant. Et surtout, en point d’orgue, il y a cette séquence de poursuite dans les catacombes entre un cadavre ambulant et le pauvre veuf. Magique. En clair, un Corman majeur à ne pas rater.