Et voilà, toute bonne chose a une fin. Après pas moins d'un demi siècle dans l'industrie cinématographique, la vieux roublard Raoul Walsh prend sa retraite en laissant derrière lui cette ultime œuvre, celle qui conclura une filmographie incroyablement variée, La charge de la 8ème brigade.
C'est dans un genre qu'il affectionne particulièrement que Walsh décide de déposer sa signature. Ce western de cavalerie qui raconte l'histoire de Matt Hazard, tout juste affecté à Fort Delivery, près de la frontière mexicaine. Les guerres indiennes étant pratiquement terminées (le XXème siècle est proche), il se voit charger de calmer les tensions avec une des dernières tribus présentes sur le territoire, menée par War Eagle.
Walsh ne finira malheureusement pas sa carrière sur un grand film du genre. Se voyant attribué un budget plutôt convenable, on voit bien que le monsieur tente de rendre ses scènes d'une certaine beauté. Il parvient à filmer, grâce à de très beaux plans larges, les magnifiques paysages rocheux et poussiéreux que proposait l'ouest américain autrefois. Le Technicolor permet également d'accentuer ce côté aride du territoire. Les scènes d'actions sont elles aussi réalisées avec justesse, reflétant une ultime fois le talent du monsieur.
Malheureusement, le problème avec ce film, c'est qu'on a l'impression qu'il se passe plein de choses, sans qu'il ne se passe rien. Tout est un peu vite expédié et malgré une première partie convenable, la seconde s'essouffle et on sent une légère fin bâclée, notamment avec les rôles de Suzanne Pleshette et Diane McBain. De plus, les rôles masculins n'ont rien de mémorable, aucun point fort pour donner une intensité qui aurait pu être un atout conséquent pour ce film. Avec un scénario assez pauvre, certaines scènes deviennent mineures, voire inutiles.
Malgré un genre qui est en voie de disparition aux États-Unis et malgré des défauts remarquables, A Distant Trumpet reste un western convenable, non dénué de tout intérêt. Raoul Walsh dit adieu à sa carrière. Dommage que ça soit sur une œuvre aussi mineure même si il laisse derrière lui, une flopée de films à découvrir ou redécouvrir et rien que pour cela, on ne peut pas lui en vouloir.