J'avais une image floue du Général Custer, le personnage historique résonnait au son de Gettysburg et de Little Big Horn, et puis arrivait en criant, le sabre au clair et la mine ahuri cet abruti de Général Stark, vous savez dans les tuniques bleues, et il y avait aussi le Custer flippant et fou de Little Big Man ; un flou artistique un peu, et là, soudain, on cite Murat et on charge là où tonnent les canons, voilà donc notre nouveau Custer, héroïque et intrépide, avec ses boucles blondes, et sa fine moustache, il a la classe Errol Flynn quand même, et rien que ça, ça nous change le personnage, l'Histoire et le regard !
Les aventures épiques du jeune caporal épris d'héroisme rebelle emballent aussitôt, entre une rigolote romance - Olivia, ses boucles brunes, le sourire en coeur dans ses robes à froufous est toute chouette - et les charges vaines et répétées de la cavalerie ! Notre héros est de tous les combats, il fait la guerre contre les Sudistes, entraine les pires recrues à combattre les Sioux, et trouve même le temps de lutter contre la corruption et le Destin ! Dusse-t-il en passer par la cour martiale et rencontrer le soldat qui vit encore dans un vieux Président brisé ! Aah ! Brave Custer ! Héros de mon matin, ils en ont de la chance, les américains, d'avoir encore des héros comme ça, et d'y croire !
Je n'ai même pas besoin de ne pas vous raconter la fin, on la connait tous, et quel désespoir s'empare de nous lorsque la tension finale monte, la fin est ineluctable et on en vient à s'inquiéter pour les indiens autant que pour lui, tout ça auraient pu tellement mieux finir ; mais si on doit déjà fabriquer des héros, on ne va pas non plus commencer à changer l'Histoire ; les héros morts sont les plus forts !
Enfin voilà, de l'aventure, de l'héroïsme, des personnages secondaires tous meilleurs les uns que les autres ; évidemment, il y a toute une morale, avec de la trahison, et de la rédemption, des bons sentiments sur les indiens, et des mauvais pour les capitalistes - qui pourrait nous pousser à ne pas trop l'aimer ce film, mais peu importe parce que forcément forcément, à un moment, il y a une charge : fantastique !