Première collaboration entre le réalisateur Raoul Walsh et l'acteur Errol Flynn et déjà un chef d'oeuvre. Cette biographie filmée et quelque peu romancée du célèbre officier du 7ème de cavalerie, George Armstrong Custer, se situe entre son entrée à l'école militaire de West Point et sa mort lors de la bataille de la Little Big Horn en passant par ses exploits durant la guerre de Sécession. Dans ce film épique, Walsh brosse le portrait d'un Custer frondeur, peu discipliné, mais remarquable officier et dont l'ambition personnelle est mise au service d'une cause ou d'un pays. Ce type de personnage frondeur est typique de Walsh(Flynn reprendra un rôle similaire dans GENTLEMAN JIM ou LA RIVIERE D'ARGENT du même Walsh). Par ailleurs, le film, non dénué d'humour, se veut une critique des milieux affairistes qui poussèrent à la guerre contre les Indiens et des milieux bureaucratiques corrompus qui firent preuve de leur incompétence dans leur lutte contre le Sud. Il est d'ailleurs intéressant de constater qu'en dédouanant l'armée US, le film se livre à une attaque sans doute plus frontale et plus profonde en mettant en évidence la responsabilité des forces économiques et sociales largement corrompues qui poussaient à la guerre et à la rupture des traités. Concernant la bataille de la Little Big Horn, le film dédouane Custer de toute responsabilité, mais aussi (ce qui semble largement plus douteux) l'armée américaine. On sait depuis que cette défaite est due pour l'essentiel à la défection, voire la trahison de deux officiers proches de Custer qui n'obéirent pas aux ordres reçus. Ici, dans ce film, la responsabilité est attribué aux milieux affairistes ainsi qu'au nombre d'indiens. L'ultime scène du film (scène de réconciliation entre toutes les parties après la mort de Custer) relève de la plus haute fantaisie et n'a qu'une fonction idéologique. Elle semble plaqué sur le film. En bref, un chef d'oeuvre du cinéma et un film puissamment idéologique qu'il faudrait sans doute analyser dans toutes ses composantes.