John Ford est sans aucun doute le plus grand réalisateur de western de tout les temps. Son influence dans le milieu du cinéma est absolument gigantesque et personne ne pourrait la remettre en cause. Voici un exemple parmi tant d'autre, Orson Welles a, d'après la légende, regardé 40 fois « Le Chevauchée Fantastique » pendant le tournage de « Citizen Kane ». Rien que ça. Même si il s'est principalement illustré dans le genre du western avec des classiques comme « La Prisonnière du désert », « La Chevauchée Fantastique », « L'Homme qui tua Liberty Valance » ou encore « Le Massacre de Fort Apache », il a aussi réalisé des films appartenant à d'autre genres comme « Qu'elle était verte ma vallée » et « Les Raisins de la colère », deux films historiques.
Le film raconte l'histoire du capitaine de la cavalerie américaine Nathan Brittles qui part faire une dernière mission à la veille de sa retraite.
Le capitaine Brittles est joué par John Wayne, l'acteur le plus emblématique de John Ford. Il a été « vieilli » pour l'occasion (il n'avait que 42 ans à la sorti du film) est sa prestation prouvera à tout les sceptiques qui pensent que Wayne n'est bon qu'a génocider des indiens que OUI, c'est un acteur de talent.
C'est un film sur la vieillesse et le temps qui passe de manière inéluctable. En effet, c'est thématiques commençaient certainement à titiller John Ford qui avait 55 ans à la sorti du film. C'est un sujet pris très a cœur et Ford nous offre certaines des scènes les plus émouvantes de sa filmographie : la scène où John Wayne a les larmes aux yeux après que ses confrères de la cavalerie lui offrent un cadeau est tout bonnement magnifique, idem pour la scène où il dialogue avec la tombe de sa femme décédée.
On comprend la tristesse qu'à Brittles à quitter la cavalerie car c'est toute sa vie. Certains indices dissimulés ça et là sont là pour nous le faire comprendre : comme on peut le voir sur une photo à un moment du film, sa femme et ses enfants sont décédés. La cavalerie, c'est sa seule famille, la famille/la communauté étant un des thèmes chers à Ford.
Même si le film parle de la vieillesse, cela reste un film positif et emprunt d'une certaine mélancolie. D'ailleurs, le fait d'avoir tourné le film en couleur n'est pas anodin (par la suite, Ford a tourné encore plusieurs films en noir et blanc donc j'imagine que le choix de la couleur n'est pas un hasard) : la photographie en couleur tout simplement magnifique sublime les scènes du film. On a l'impression d'être dans les souvenirs d'un grand-père qui nous raconte sa carrière dans l'armée. Des souvenirs focemment magnifiés, commen en témoignent ces plans sublime de la cavalerie avançant dans le désert avec un orage qui gronde au loin et des éclairs qui lacèrent le ciel.
Pour conclure, j'aimerais revenir sur le titre du film. En version originale, le film s'appelle « She Wore a yellow ribbon », littéralement « elle portait un ruban jaune ». Ledit « ruban jaune » fait référence aux femmes de cavaliers qui portaient un ruban jaune dans leurs cheveux quand leur mari était au combat. Le titre a donc été logiquement traduit en « La Charge héroïque ». Autant crever l’abcès tout de suite, il y a une seule charge dans le film (qui dure 2 minutes tout au plus) et elle n'est pas héroïque du tout. La charge n'est en plus qu'un élément secondaire du film. Ne nous laissez donc pas berner par ce titre aguicheur car il y a très peu d'action dans ce film, ce qui n'est bien sûr pas un problème en soi, tant que le film reste bon.
En conclusion, « She Wore a yellow ribbon » est un chef-d’œuvre absolu du 7ème art : un film magnifique qui traite d'un thématique difficile sans jamais tomber dans le pathos interprété par des acteurs de talent, John Wayne en tête.