La charrette fantôme est celle dont les grincements de roues annoncent à celui qui les entend sa mort imminente. Cette légende scandinave introduit, particulièrement au moment du dénouement, des éléments de récit fantastique en une illustration très sombre, mais plus ou moins fascinante, de la mort.
L'histoire est une exaltation manichéenne de la bonté, au sens chrétien du terme, et de la rédemption. Elle oppose de façon très schématique la foi et le mysticisme d'une jeune militante de l'Armée du salut au nihilisme, à la résignation brutale des vagabonds dont elle tente de sauver les âmes.
Julien Duvivier plonge ses personnages dans un réalisme social noir, proche du mélodrame et hanté par l'idée de mort. Malheureusemnt, l'intrigue manque de relief; Pierre Fresnay et Micheline Francey incarnent des symboles vivants du bien et du mal avec une emphase dramatique proche de l'abstraction. Plus simplement, il leur manque une dimension psychologique utile à étoffer leur personnage et à susciter l'émotion.