Une idée qui méritait un bien meilleur traitement...
C'est la deuxième adaptation du livre de Selma Lagerloff "Le Charretier de la mort" après celle réalisée par Victor Sjöström en 1920 et sous le nom de "La Charrette fantôme". Ici, c'est sous la direction de Julien Duvivier et il fut notamment sélectionné pour représenter le premier festival de Cannes en 1939 (festival qui n'a finalement pas eu lieu à cause de la guerre).
"La Charrette Fantôme" met en scène la légende racontant que celui qui meurt lors de la nuit de la Saint Sylvestre au moment où sonnent les douze coups de minuit, doit se retrouver condamné à ramasser les morts à l'aide d'une charrette fantôme. Il nous raconte plus précisément l'histoire de Edith, une sœur de l'armée du salut qui s'attache à David, un pauvre et violent souffleur de verre.
Finalement c'est une déception. Si l'idée de base est vraiment intéressante, Julien Duvivier peine à la concrétiser. En effet, il s'enlise un peu dans mièvrerie et il manque clairement de subtilité pour traiter de ce sujet où il met en scène une sœur quasi parfaite qui cherche à ramener un ivrogne très méchant dans le droit de chemin ou du moins la rédemption. De plus, le film est assez poussif passé un début plutôt sympathique et agréable. Quant au titre, il est assez trompeur car finalement le côté fantastique est très peu présent, uniquement au début et à la fin pour disparaître pendant une longue partie du film.
Néanmoins, tout n'est pas à jeter, le film est assez intéressant à suivre et certaines scènes sont vraiment réussies. De plus les acteurs sont, dans l'ensemble, très bon et arrivent à donner de la crédibilité à leur personnage. Si ce n'est pas toujours traité de la meilleure des manières, les thématiques du film restent intéressantes et "La charrette fantôme" peut être vu comme une représentation de la montée du fascisme en Europe avec cette mort omniprésente et souvent symbolisée par ce bruit sourd des roues du char. Quant aux effets spéciaux/trucages, ils sont franchement réussis.
Bref, une petite déception vis-à-vis de l'idée de base. Duvivier manque de subtilité dans le traitement de l'histoire et l'effet fantastique est finalement peu présent, pour laisser place à une banale histoire d'amour.