Ce soir j'ai envie du grand Hollywood. Envie de voir des personnages s'entre-déchirer dans un fin mélange de sophistication et de décadence. Quoi de mieux alors que de regarder ce couple composé de la sublime (et je pèse mes mots) Elizabeth Taylor et de la beauté hypnotique de Paul Newman?
Pourtant très vite je prends peur, je fais face à une énième histoire de couple bourgeois sans âme, sans texture. Oui, mais.
Le film se lance après la première demi-heure, je me sens happé par la mélancolie qui se dégage de E.Taylor, j'éprouve une réelle empathie pour cet amour à sens unique. Je la trouve belle dans tout son attachement, sa persévérance à défendre son mari quoiqu'il lui fasse subir, quoiqu'il advienne de lui.
Lui est déchiré, ses yeux azur se perdent bien au-delà de la caméra. Il boit beaucoup et l'oubli se lit sur son visage. C'est à ce moment précis, où tous les personnages sont en place, où vous êtes-vous même prêt à éprouver toute une palette d'émotion, que le génie de la pièce de Tennessee Williams apparait.
Chaque scène devient un combat aux dialogues savoureux. Burl Ives impose avec charisme un personnage loin des clichés du genre, sûr de ses convictions, mais fêlé par ses relations avec son fils. En l'espace d'une heure, on se délecte d'une leçon de vie impressionnante de justesse.
Une œuvre que je recommande chaudement.
"On est plus solitaire avec un homme qu'on aime et qui ne vous aime pas que si l'on vivait seule."
A.Taylor.
"A quoi sert l'amitié si elle ne donne à deux amis le courage d'affronter les vérités de la vie ? "
P.Newman