Au début du XXe siècle, un journal décide d'organiser une course d'endurance de 1 000 kilomètres au Sud des Etats-Unis, avec à la clé une récompense de 2 000 dollars. L'occasion pour plusieurs concurrents, dont un duo d'amis, de participer, et peut-être de se révéler tant les embûches seront nombreuses.


En 1975, le western dit classique était en bout de course, et Richard Brooks décida d'innover quelque peu avec cette course d'endurance, qui est avant tout un formidable film sur l'amitié. Celle entre Gene Hackman et James Coburn, que je trouve magnifiques d'intensité et qui, à leurs retrouvailles ... décident de se bagarrer !
Unis par des destins tragiques, ils veulent avant tout faire un dernier exploit, car ils sentent que l'époque change, que les engins mécaniques apparaissent, comme le side-car, et que leur temps en tant que conquérants est compté. Outre ce duo, on retrouve une palanquée de très bons acteurs tels quel Candice Bergen, Ben Johnson, Jan-Michael Vincent (vraiment vu comme un petit con, d'ailleurs), et un acteur que je ne connaissais pas, Mario Arteaga, qui joue un Mexicain donnant le sens au titre original du film, Bite the bullett.


Celui-ci souffre d'une rage de dents, que Candice Bergen et Gene Hackman vont soigner à l'arrache, et pour soigner les nerfs qui sont à vif, ce dernier va sortir une balle de sa cartouchière, vider la poudre, et la couper de façon à en faire une couronne ; c'est bien la première fois que je vois dans un film une balle qui sauve une vie !
Apparemment, le tournage s'est fait du jour au lendemain, ce qui explique sans doute le caractère décousu du scénario, où la course est clairement mise au second plan, car on ne comprend pas très bien le fonctionnement, ni le nombre de concurrents ; ce qui intéresse avant tout Brooks, ce sont les personnages, les souffrances qu'ils endurent non seulement eux mais aussi leurs chevaux.


Je ne savais pas qu'un cheval pouvait transpirer ; à l'image, ça ressemble à une mousse épaisse, et on voit bien qu'ils subissent milles morts à galoper dans des endroits caniculaires, jusqu'à mourir d'épuisement, qu'ils se fassent tirer dessus ou chutent d'une falaise. De ce point de vue, on peut dire que les amoureux des chevaux seront sans doute scandalisés des mauvais traitements donnés aux équidés.
Comme je le disais précédemment, le film est une occasion aux vieux larrons Hackman et Coburn de briller une dernière fois, et ça passe par des paysages tout simplement magnifiques. Richard Brooks ne se trompe pas et filme très souvent les personnages dans des plans larges, qui paraissent vierges. Il y a un côté grand espace qui me ravit. Par contre, je suis étonné par la présence de ralentis aussi fréquents, dont deux moments très étranges où, sur le même plan, un coureur qui est à vitesse normale dépasse un concurrent qui est lui au ralenti ; je ne m'en explique pas la raison !


Le western est un genre qui sait se varier, au point de conserver ici une certaine violence typique des années 1970, et La chevauchée sauvage est un film qui prône l'amitié, à l'image du sublime plan final, et qui, s'il semble sacrifier des pans entiers de scénarios, vaut sacrément le détour.

Boubakar
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le 17 avr. 2017

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