Voir le film

Je n'ai jamais aimé le cinéma d'Alice Rohrwacher, et ce n'est pas ce film qui va me faire changer d'avis.

On retrouve dans La chimère ce qui fait la signature de la réalisatrice italienne : un mélange de milieux décalés, de faux documentaire, d'esthétique un peu cradingue, de formalisme toc (le format du cadre), de fantastique et de chronique sociale.

Le résultat est parfois intriguant (la découverte du milieu des chasseurs d'antiquités étrusques), mais le plus souvent à mon sens quelconque, et même par moment ridiculement prétentieux (le "fil d'Ariane").

Comme souvent, la réalisatrice répugne à donner des éléments de contexte aux scènes qu'elle nous proposent, ce qui laisse souvent le spectateur au bord du chemin.Plus encore que dans ses films précédents, c'est une impression de bric et de broc non maîtrisé qui prédomine à la sortie de la séance, comme si Alice Rohrwahcher ne savait pas elle-même ce qu'elle avait voulu raconter.

A un moment, un personnage regarde la caméra et assène une phrase définitive : "Si on avait eu l'héritage des Etrusques plutôt que celui des Romains, les Italiens seraient moins machistes".

On se demande à ce moment-là où le film veut nous emmener, entre considération historique approximative, rêverie poétique, éloge de la sororité, effet de style et critique de la société italienne contemporaine.

De ce brouet inégal ressort l'interprétation subtile de l'acteur anglais Josh O'Connor, dont le jeu lunaire et incarné se marrie bien à l'univers de l'Italienne.


2000 autres critiques sur Christoblog : http://www.christoblog.net/

Christoblog
4
Écrit par

Créée

le 7 janv. 2024

Critique lue 63 fois

2 j'aime

3 commentaires

Christoblog

Écrit par

Critique lue 63 fois

2
3

D'autres avis sur La Chimère

La Chimère
Sergent_Pepper
7

Ruines et idéal

Qui connaît le cinéma d’Alice Rohrwacher sait qu’il renferme un univers singulier et aux frontières mouvantes. Renouant avec l’esthétique à gros grain argentique des Merveilles, la cinéaste embarque...

le 7 déc. 2023

18 j'aime

2

La Chimère
Plume231
4

La Vision des profanateurs de sépultures !

C'est ma toute première vision d'un film de la réalisatrice italienne Alice Rohrwacher. Même si sur les plans de l'histoire et des personnages, les longs-métrages sont indépendants les uns des...

le 7 déc. 2023

16 j'aime

6

La Chimère
Cinephile-doux
7

Pilleurs de passé

Alice Rohrwacher aime les sans-grade, ceux qui vivent en marge et s'arrangent avec l'existence, sans pour autant les idéaliser. C'en est ainsi pour les pilleurs de tombes étrusques dans La Chimère,...

le 5 juil. 2023

12 j'aime

Du même critique

Megalopolis
Christoblog
9

Magnifique, démesuré et d'une vulgarité éclatante

A quelles conditions aimerez-vous Megalopolis ?Si vous aimez les films dont rien ne dépasse, cohérent de bout en bout, maîtrisé et de bon goût, alors n'allez pas voir le dernier Coppola.Si au...

le 24 sept. 2024

38 j'aime

7

Leto
Christoblog
4

Un film sûr de sa force, et un peu creux.

Leto est un bel objet, qui plaira aux esthètes, aux journalistes de rock, aux défenseurs de Kirill Serebrennikov (le réalisateur du film, persécuté par le pouvoir russe), aux fans d'Iggy Pop, aux...

le 7 déc. 2018

38 j'aime

8

Pacifiction - Tourment sur les îles
Christoblog
2

2h45 de vie volées à chaque spectateur par ce qui se rapproche le plus de la torture au cinéma

Mes plus anciens lecteurs savent la force de mon ressentiment envers Albert Serra, depuis une séance calamiteuse du Chant des oiseaux, durant laquelle j'ai cru mourir d'ennui.Mais n'étant pas...

le 18 nov. 2022

34 j'aime

8