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La Vision des profanateurs de sépultures !

C'est ma toute première vision d'un film de la réalisatrice italienne Alice Rohrwacher. Même si sur les plans de l'histoire et des personnages, les longs-métrages sont indépendants les uns des autres, j'ai lu que c'était le troisième volet d'une trilogie, ayant pour thématique la vie campagnarde. Reste que je sais que c'est complètement con de commencer par le troisième volet d'une trilogie, mais les surprises d'une avant-première surprise... enfin, bref, que dire de La Chimère ?


Dans l'Italie des années 1980, on suit Arthur, un être solitaire et taiseux, semblant avoir des origines anglaises, qui retourne, après un séjour en prison, dans la campagne de ses origines, où il retrouve ses anciens compagnons d'illégalité qui pillent des tombes pour mettre la main sur des artéfacts étrusques, avec l'espérance d'un beau gain financier...

Voilà, je n'en dirai le moins possible sur l'histoire, en restant le plus vague possible, pour ne pas éventuellement vous gâcher un potentiel plaisir de la découverte.


L'ensemble a une esthétique filmant à la lumière crue, à la bonne vieille pellicule (à raison parce que la plupart du temps, le numérique dénature les couleurs !) qui n'est pas sans rappeler les frères Taviani, Ermanno Olmi ou, plus récemment, Pietro Marcello. Ce qui aide à insuffler un climat de réalisme à la mise en scène.


Dans l'histoire, par contre, on est plus proche de Federico Fellini et de Mario Monicelli. En effet, la bande de losers que côtoie, avec une certaine distance, le protagoniste fait tout de suite penser aux Vitelloni (d'ailleurs, au passage, la cinéaste glisse quelques clins d'œil, tout au long de son film, à l'œuvre du réalisateur d'Amarcord, notamment à La Dolce Vita et à Fellini Roma !) et aux bras cassés du Pigeon.


Avec tout ça, en références de fond, on a une intrigue autour des pillages de tombes (parfois de temples, pour être plus précis et juste !) avec des nullos pitoyables, des affrontements avec d'autres pilleurs de tombes plus futés, l'esquisse d'une romance, l'irruption du fantastique (en effet, le personnage principal a un don particulier !), des rivalités familiales, une satire du monde de l'art, une histoire de deuil. Ça fait beaucoup là non ?


Ouais, ça fait beaucoup là. Trop même, car ça s'éparpille un peu trop, sans que rien soit pleinement abouti. Et c'est visible d'une manière choquante lors d'une fin qui n'en finit pas de finir. Ou plutôt d'une accumulation de fins, formant la fin (vous suivez ?), dont aucune n'a le mérite de totalement aboutir sur quelque chose, de conclure ne serait-ce que quelques-uns des arcs narratifs de l'intrigue.


En résumé, Alice Rohrwacher s'éparpille un peu trop dans une multitude de sujets, pour que quoi que ce soit ait la possibilité d'être creusé (reproche qui ne manque pas d'ironie par rapport au contenu du récit, j'en suis conscient !).

Plume231
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le 7 déc. 2023

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