L’Amérique du Nord n'est pas la région du monde où l'état social est le plus développé, c'est bien connu. Le Canada n'est pas le pire des états sur ce continent, loin s'en faut. Et pourtant, dans ce pays riche, les sans-abris sont aussi très nombreux dans les centres-villes. Et ce ne sont pas des nouveaux migrants.
En général quand un film québécois débarque dans les salles de nos contrées, ce qui est relativement rare, le déplacement en vaut souvent la peine. Lorsque le réalisateur s'appelle Denys Arcand du déclin du même empire et autre "Jésus de Montréal" la curiosité titille.
Un bel esprit dans cette oeuvre venue de la belle Province. Réflexion sur le capitalisme et ses dérives farcie d'un braquage, d'une romance et de la rencontre de personnages qui n'auraient eu aucune raison de se croiser en situation normale.
Les dialogues sont enlevés, bien écrits et enrobés d'un ton sarcastique sur notre société et la nature humaine en général. Le dénouement est festif et délectable.
L'accent final nous rappelle qu'outre atlantique, le filet social est bien léger et que la solidarité et le système D sont souvent les seules solutions. L'auteur ne fait pas nécessairement de la politique. Il nous remet l'être humain et la vie au centre des préoccupations. Naturellement.