La Cinquième Saison par Benjicoq
C'est l'histoire d'un petit village du nord de la France. La tradition veut qu'à la fin de l'hiver, on se rassemble pour brûler Tonton Hiver, un mannequin en paille, pour le chasser et accueillir le printemps. Mais cette année-là, personne n'arrive à allumer le bûcher. Ce n'est que le début d'une année où les graines ne germeront pas, les abeilles mourront, les arbres vont tomber, les coqs se tairont, les vaches ne donneront plus de lait.Plus rien ne pousse, plus rien ne sort de terre, comme si l’hiver s’était installé pour toujours. Le village s'isole, et regresse progressivement. On semble reculer des siècles en arrière. La méfiance se développe, on retrouve les vieilles superstitions, la haine de l'autre et de l'étranger... On assiste à une apocalypse à toute petite échelle, c'est superbe. Superbe galerie de portraits, et surtout une splendeur visuelle incroyable. Avec une palette de couleurs très limités (les couleurs de l'hiver : blanc, gris marron, noir...) chaque plan magnifique. Ça rapelle Brügel par moments. Lars Von Trier, aussi, par moments, entre Mélancholia et Dogville. Mais avec beaucoup plus de poésie.